le Rotarien du mois
Dominique Passerat, le 30 mars dernier, au théâtre des Goniots de Chagny, a organisé de main de maître comme d'habitude, le concert annuel du Rotary Club Chalon Niepce.
Cette année, Daniel Weissmann, Patrick Ayrton et Laurent Joyeux, nous ont proposé une soirée à la découverte de Jean Sébastien Bach, ou plus exactement de certaines de ses oeuvres.
Laurent Joyeux, actuel directeur général et artistique de l'Opéra de Dijon, pratique le violon en amateur très éclairé et nous a fait une démonstration éclatante de sa maitrise de l'instrument (un splendide Stradivarius de 1705) en nous interprétant la Partita pour violon seul en ré mineur, BWV 1004 de J.S. Bach.
Cette oeuvre a été composée entre 1717 et 1723, en mémoire, pour la dernière partie, à sa première épouse Maria Barbara, mère de ses 7 premiers enfants, dont Carl Philipp Emmanuel, décédée en 1720 alors que JS Bach était en voyage. Cette Partita comporte 5 mouvements: des danses , Allemande, Courante, Sarabande, Gigue et enfin Chaconne. Celle ci est remarquable, d'abord par sa longueur, elle dure entre 12 et 17 minutes environ, ce qui est plus que le total des quatre autres mouvements précédents; par sa composition ensuite, elle couvre pratiquement tous les aspects du jeu connus de l'époque où elle a été écrite; de ce fait enfin, elle est considérée comme une apothéose du répertoire pour violon seul du XVIIIème siècle, et comme une des pièces les plus difficiles à interpréter sur cet instrument.
"Bach a été très profondément affecté par le décès de Maria Barbara; avant la fin de l’année 1720, il reprend la composition de ses sonates et partitas, et modifie notamment la Chaconne. Il y introduit, dans les voix de basse et de médium, deux mélodies de chorals : « Que ta volonté soit faite, Seigneur » et le choral de Luther « Christ gisait dans les liens de la mort ».
Écrite en ré mineur, cette musique, sous la plume de Bach, quitte le monde de la danse pour devenir un chant funèbre, une méditation à la fois douloureuse et pleine d’espérance, sur la mort qui a déjà frappé ses proches à plusieurs reprises et qui vient de lui arracher sa femme. Par un contrepoint très complexe, c’est-à-dire la superposition de plusieurs mélodies différentes, et par des variations infiniment savantes, il exprime sa lamentation, son découragement, sa peur et sa douleur qui sont le pain des larmes du croyant." commentaire de Martine Millet, pasteur de l'Eglise Réformée de France.
Nous étions 105 à profiter de la présence des 3 musiciens, de leur art et de leur savoir faire; nous avons partagé leurs connaissances en instruments anciens, un violon Amati, un Stradivarius et enfin un clavecin fait d'une dizaine d'essences diverses. Au fur et à mesure que la soirée s'est déroulée l'attention de l'auditoire se faisait de plus en plus perceptible et une véritable communion s'est concrétisée par des applaudissements nourris. Nous remercions chaleureusement Dominique Passerat mais aussi René Ray et Roger Clément et toutes celles et ceux qui ont oeuvré à la préparation d'un buffet savoureux, copieux et bien arrosé.
Merci à Daniel Weissmann qui dans sa carte blanche sait, année après année, nous enrichir et nous faire plaisir par ses choix judicieux, merci à Patrick Ayrton qui nous a fait découvrir la subtilité et la beauté du clavecin, merci enfin à Laurent Joyeux qui a su nous transmettre son émotion et sa piété filiale lors de son interprétation de cette Chaconne inoubliable.
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